Alors que tout le monde s’était couché dans la paix et la joie du lendemain, vers 3h15 du matin, le fils ainé Ronald DeFeo Jr (23 ans) se lève. Il empoigne son fusil de calibre 357 magnum et assassine, dans leur sommeil, chaque membre de sa famille.
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Une famille en apparence heureuse, cinq enfants, une épouse, un bisness florissant, une grande maison… Ronald DeFeo Sr. a tout pour lui.
En 1965, les époux DeFeo achètent une grande et belle maison dans les quartiers aisés d’Amityville, sur Long Island, à l’est de New-York City aux Etats-Unis. C’est une villa de style colonial hollandais de quatre niveaux. Ils y vivent heureux un temps jusqu’à la nuit du 12 au 13 novembre 1974.
Alors que tout le monde s’était couché dans la paix et la joie du lendemain, vers 3h15 du matin, le fils ainé, Ronald DeFeo Jr (23 ans), se lève. Il empoigne son fusil de calibre 357 magnum et assassine dans leur sommeil ses parents Ronald et Louise, ses deux frères Marck (12 ans) et John (9 ans) et ses deux sœurs Dawn (18 ans) et Allison (13 ans). Il quitte ensuite le domicile familiale.
Le 14 novembre, la police reçoit en fin de journée un appel d’un certain Joey Yeswit. Il les prévient qu’un jeune homme est venu dans un bar pour avertir de la mort de toute sa famille à leur domicile.
Ronald Jr. affirme qu’il se trouvait chez lui ce soir là, mais n’arrivant pas à dormir, il est parti vers 4h du matin travailler. Toute la journée il a tenté de joindre sa famille, sans succès. Cependant, au fil des interrogations, la police a de plus en plus de doutes quant à la véracité des propos du jeunes hommes et l’inculpe pour les six meurtres du 112 Ocean Avenue, après qu’il a avoué.
Pourtant, des incohérences subsistes, à commencer par les bruits qu’auraient dû faire les détonations du fusil lors des meurtres. On aurait dû les entendre jusqu’à cinq pattés de maison du lieu du meurtre, mais les voisins affirment ne rien avoir entendu. Autre chose étrange : pendant l’enquête, on a relevé des traces de poudre à canon non brulée sur la chemise de nuit de Dawn (la fille ainée DeFeo). Deux théories émergent selon l’expert en balistique qui s’occupe de l’affaire : soit Ronald a tiré sur sa sœur de près, expliquant les traves de poudre, soit Dawn était la complice de son frère et l’a aidé a tué les autres membres de leur famille. En effet, le légiste confirme que Ronald n’a pas pu être seul à avoir commis ce massacre : « Trois personnes sont à l’origine de ces meurtres » déclare-t-il. On n’ira jamais au bout de l’enquête. Le célèbre criminologiste Christopher Berry-Dee est venu, intrigué par l’affaire. Il s’entretient avec Ronald Jr. et l’inspecteur en charge de l’enquête. Il pose des questions notamment sur la chemise de nuit de Dawn, le sac de cartouche trouvé sur les lieux et les trois taies d’oreiller tachées de sang qui ne seront jamais analysés et l’inspecteur répond aux questions du criminologiste face à cette mise de côté de pièces à conviction par : « Aucune chance ! Ces trucs ne seront jamais réexaminés. On s’en assurera».
Ronald est jugé et, malgré son avocat qui plaide la folie, il sera condamné à six peines consécutives d’emprisonnement de vingt-cinq ans. Après quarante-six ans derrière les barreaux, Ronald Jr. demande une audience pour une éventuelle remise en liberté. Celle-ci devait être prévue pour l’été 2021, mais l’assassin est mort le 15 mars 2021 à 69 ans. Mais cette affaire n’est pas la seule pour le 112 Ocean Avenue, devenu par la suite le 108.
La maison est repeinte en blanche (elle était peinte en noire et n’attirait pas les acheteurs), et elle est rachetée en décembre 1975 par la famille Lutz. Mais peu de temps après leur installation, ils affirment être témoin d’évènements paranormaux. Ils vont en parler, notamment à l’écrivain Jay Anson qui sort un récit romancé qu’il veut documentaire intitulé : The Amityville Horror — A True Story. En 1995, l’expert en paranormal Stephen Kaplan publie The Amityville Horror Conspiracy dans lequel il dénonce Anson et la famille Lutz d’avoir manipulé l’opinion publique et d’avoir inventé ce qu’ils ont vu. De nombreux film sont également fait, notamment celui de Stuart Rosenberg : Amityville : La Maison du diable qui s’inspire directement des faits. C’est un immense succès et la maison, avec ses deux lucarnes au deuxième étage, devient le symbole de la maison du Diable.
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Par la suite, la maison est plusieurs fois achetée et revendue sans que les propriétaires ne signalent quoi que ce soit d’étrange. En 2010, elle est mise en vente pour 1 150 000 dollars (929 315 €) et achetée. Les propriétaires organisent un vide grenier où les gens peuvent rentrer dans la maison. Cet évènement attire des centaines de personnes.
Elle est ensuite revendue en 2016.
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