Alexandre Marius Jacob, la muse de Maurice Leblanc

« J’ai préféré être voleur que volé. Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend » déclarait l’anarchiste Alexandre Marius Jacob, voleur à ses heures perdues. Il théorisa son art au début du XXème siècle.

Figure incontournable de l’illégale, Alexandre-Marius Jacob, est un cambrioleur charismatique qui a exercer de nombreux métier comme marin, marchand en quincaillerie (un métier qui lui a permis de s’outiller au mieux pour détrousser les bourgeois), bagnard et enfin auteur. Presque oublié aujourd’hui, l’homme marque tout de même l’esprit d’un auteur contemporain : Maurice Leblanc, qui semble s’inspirer de l’anarchiste pour son personnage d’Arsène Lupin.

Alexandre Marius Jacob est adepte du concept de «reprise individuelle» qui consiste à voler en contestation d’un système où les travailleurs sont dépouillés par leurs employeurs. Il est célèbre pour ses nombreux vols qu’il mettra en place à l’échelle d’un pays: la France.Ce fut le gentleman cambrioleur français, aussi considéré comme un anarchiste, il n’en restera pas moins un voleur émérite. Il est condamné au bagne pour ses méfaits et gracié au bout de 20 ans. Toute sa vie, le voleur anarchiste mena un véritable combat contre l’autorité.

Alexandre Marius Jacob fait preuve de beaucoup d’ingéniosité. Il a mille et un tour dans son sac pour réussir ses coups, afin de voir si les personnes qu’il projette de cambrioler sont chez elles, il coince des morceaux de papier dans leurs portes et passe le lendemain vérifier s’ils sont toujours en place.

Mais ce n’est pas la seule de ses astuces et le gentilhomme excelle aussi dans l’art du déguisement et opère sous un nombre important de pseudonymes.

Entre méthodes d’effraction inédites, comme le « coup du parapluie » : un trou est pratiqué dans le plancher de l’appartement au-dessus de celui ciblé par les cambrioleurs. Un parapluie fermé est ensuite glissé dans l’ouverture puis ouvert par un système de ficelles afin de récupérer les gravats lorsque ses complices agrandissent le passage, évitant ainsi le bruit de leur chute. Il fait en sorte de refermer les portes derrière lui, de manière à faire croire qu’il est toujours à l’intérieur ; il prit même le risque, installé à la terrasse d’un café, d’assister à l’assaut d’une maison pillée dans la nuit.

Et humour, il signe ses forfaits d’une carte de visite au nom d’Attila ; il y laisse parfois des messages, et fait surtout preuve d’une classe inattendue : croyant cambrioler la demeure d’un capitaine, il s’aperçoit que ce n’est pas le cas et décide de tout remettre en place, tout en y laissant le message suivant : « Ayant pénétré chez vous par erreur, je ne saurais rien prendre à qui vit de sa plume. Tout travail mérite salaire. Attila. – P.S. : Ci-joint dix francs pour la vitre brisée et le volet endommagé. ».

Il est jugé puis condamné au bagne de Cayenne à perpétuité. Il y débarque en 1906 et en parlera comme d’une « guillotine sèche ».

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