Neila Moore possède des données de plus de 8 500 enfants ayant été victimes de ces criminels. Son seul et unique objectif est de faire tomber leurs prédateurs sexuels !
© Bich Tran
Quand elle rentre chez elle le soir après avoir fait ses ménages, la journée de Neila Moore ne s’arrête pas là. Elle ne se contente pas d’arriver et de se s’occuper d’elle ou de sa famille. Non. Neila Moore passe toutes ses soirées à … traquer des prédateurs pédophiles sur Internet. Elle avait découvert qu’un homme, Steven Moore, pratiquait cette même activité depuis un certain temps. Alors, elle l’a contacté et ils ont monté l’équipe Moore. Leur technique est la suivante : ils créent de faux profils d’enfants, mais toujours avec leur propre visage qu’ils ont rajeuni pour rester dans la légalité. Ils créent tout un univers qui correspond à ce à quoi ressemble la page d’un enfant : photos de vacances, hobbies, jeux … et attendent qu’un pédocriminel morde à l’hameçon. Ils ne font aucun premier pas pour ne pas être accusé de hameçonnage car c’est strictement interdit par la loi.
Neila Moore possède des données de plus de 8 500 enfants ayant été victimes de ces criminels. Son seul et unique objectif est de les faire tomber. Une fois qu’elle a été abordée, elle constitue un dossier, enregistre toutes les conversations, les photos, les vidéos avant de les envoyer aux autorités compétentes. Parfois, quand les individus ne sont pas arrêtés, elle va à leur rencontre, prévient la police pour que celle-ci voit l’homme en action. Elle témoigne en disant : « J’ai été victime d’attouchements lorsque j’avais 11 ans par un ami de la famille. Aujourd’hui je préfère que ce soit moi qui endure ces photos de sexe plutôt qu’un enfant mineur qui n’a rien demandé. Les adolescents vont sur les réseaux sociaux, ce qui est totalement normal. Malheureusement, les prédateurs sont là où il y a des gamins. » Ainsi, depuis 2019, la « Team Moore» est à l’origine de soixante-cinq arrestations, vingt-cinq condamnations (dont une à deux ans ferme pour un des criminels).
La France est le troisième pays qui héberge le plus de de contenu à caractère pédopornographique et 60 % des victimes sont des pré-adolescents ou de très jeunes enfants, voire des bébés. Et les taux d’agressions virtuelles ou physiques ont augmenté de 40 % selon l’association Wanted Pedo.
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