De nulle part de Claire Favan, éd. Harper Collins, 368 p., 20,90 €.
Deux êtres à l’apparence identique. Des jumeaux que la vie a séparés très tôt. Deux orphelins avec une maman qui fait un petit tour et puis s’en-va. D’un côté Antoine, dit« Tony.» De l’autre, Raph. C’est le premier que l’on va suivre dans ses vaines tentatives de sortir de sa condition d’enfant adopté, placé, déplacé, éternellement frappé par le sort, mais qui refuse de se résigner au destin qu’on lui assigne. Son frère interviendra plus loin dans le récit. D’une façon surprenante. Machiavélique, Claire Favan (dont c’est le dixième roman) adore tisser des intrigues tortueuses, vicieuses où ses personnages sont poussés dans leurs derniers retranchements par la vie. Et c’est là que la violence surgit. Physique, ça s’est sûr. Mais aussi et surtout, psychologique. Comme à son habitude, elle malmène ses héros et les maltraite au point que l’on se demande parfois comment ils font pour tenir encore debout après ce qu’elle leur inflige. Sans en dévoiler trop sur l’intrigue, sachez qu’il est question de trafic de drogues, d’un tueur en série s’attaquant à des jeunes femmes, et d’entourage(s) toxique(s). On sort rincé de ce roman noir qui prend des directions inattendues. Comme si Claire Favan, en boxant ses personnages, balançait aussi quelques uppercuts à ses lecteurs. Mais curieusement, ce n’est pas trop désagréable de se retrouver poussé dans les cordes. Et parfois un peu K.O. D’ailleurs, c’est là qu’on voit des étoiles !
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