Fumer est bon pour l’enquête

L’histoire démarre le 2 août 2001, quand le corps de Chantal de Chillou de Saint Albert, une femme âgée de 55 ans, domiciliée à Allauch, dans la banlieue de Marseille, est découvert sur un chemin en bordure de l’Isère, à Chatuzange-le-Goubet.

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Dans le premier numéro d’Alibi, nous avons consacré un dossier aux affaires non résolues. Celle-ci aurait pu y figurer, mais, fait rare, ce « cold case » a été élucidé. L’histoire démarre le 2 août 2001, quand le corps de Chantal de Chillou de Saint Albert, une femme âgée de 55 ans, domiciliée à Allauch, dans la banlieue de Marseille, est découvert sur un chemin en bordure de l’Isère, à Chatuzange-le-Goubet (Drôme). À l’époque, aucune piste, aucun indice n’avait orienté les enquêteurs vers le coupable de ce crime. En 2010, la justice avait décidé de refermer le dossier, l’enquête était close.

C’était sans compter sur la ténacité des gendarmes. Plus précisément de l’équipe du PICC, le plateau d’investigation « cold case », intégré au sein du pôle judiciaire de la gendarmerie nationale à Pontoise. Cette unité de recherches est spécialisée dans les affaires non élucidées et possède une capacité d’expertise dans les domaines de l’analyse, de la criminalistique, des sciences du comportement et de l’investigation. Après avoir procédé à une analyse de l’archive de la procédure, les membres de ce groupe ont constaté qu’il existait des scellés anciens pouvant être confrontés aux techniques modernes de la police scientifique et, surtout, qu’une piste étudiée en 2002 méritait d’être approfondie. En octobre 2019, le procureur de la République de Valence avait alors rouvert l’enquête pour assassinat.

Début juin 2020, un homme âgé d’une cinquantaine d’années a été arrêté et « a partiellement reconnu les faits », indique le parquet. Il faut dire qu’il n’a pas eu vraiment le choix tant les preuves contre lui s’accumulaient. Son ADN a été retrouvé sur un mégot de cigarette découvert sur la scène de crime, ainsi que sur le tee-shirt de la victime. Les avancées technologiques ont donc permis de le confondre, dix-neuf ans après les faits. Âgé de 36 ans à l’époque, il a été mis en examen pour « meurtre, précédé, accompagné ou suivi d’un autre crime » et placé en détention provisoire.

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