La Bestia, de Carmen Mola, traduction Anne Proenza, éditions Actes Sud, 477 p., 24,50€.
Madrid et ses murailles en 1834, où de part et d’autre vivent deux mondes que tout oppose. Dans l’enceinte les plus riches exigent que l’on chasse les derniers miséreux, responsables selon eux de l’épidémie de choléra. Lorsque l’on retrouve le cadavre démembré d’une jeune fille dans une ravine, tandis qu’un chien est en train de jouer avec sa tête meurtrie, tout le monde songe à la « Bestia », une créature qui tiendrait de l’Ours et du lézard, avec des dents de sanglier … Le garde royal Donoso Guai, accompagné de Diego Rufz, un journaliste éclairé, ne croient pas aux monstres, mais davantage à ce que l’on ne nomme pas encore les tueurs en série, D’autant que l’on découvre, dans la gorge de la victime, une pièce de monnaie frappée d’un étrange symbole de deux marteaux se heurtant, et que trois autres jeunes filles ont déjà été assassinées dans les mêmes conditions. Donoso se mue en enquêteur, sur fond d’une guerre qui ravage le pays, au fil d’innovations scientifiques d’une police qui pratique déjà des autopsies. Pendant ce temps, Lucfa, quatorze ans, tente de faire survivre sa famille, sa petite sœur et sa mère malade du choléra ; elle pénètre dans les maisons et vole les cadavres des riches morts dans la solitude et l’oubli, Quand sa famille est chassée et doit aller vivre dans des grottes, la survie prend une autre tournure…
Un thriller presque métaphysique, au fil d’une extraordinaire reconstitution, peut-être le grand polar historique d’une lutte des classes avant l’heure, dans une Espagne meurtrie.
Une chronique de Cédric Fabre à redécouvrir dans #Alibi 12
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