La tueuse sans visage

Durant plus de quinze ans, une femme soupçonnée de plusieurs meurtres, d’agressions et de vols a mis en émoi l’Allemagne. Un peu partout dans le pays et jusqu’en Autriche et en France, son ADN a fait tourner la tête d’une centaine d’enquêteurs. Jusqu’à ce que la vérité éclate. Mais qui était donc celle qui fut surnommée « Le Fantôme d’Heilbronn » ?

Il y a les chiffres d’abord, qui donnent le tour­nis : 6 meurtres, 32 scènes d’infractions, 3 pays, 16 ans de traque par plus de 100 policiers alle­mands (aidés par des Autrichiens et des Français) qui ont suivi près de 1 400 pistes différentes et prélevé 2 400 traces ADN, une récompense promise de 300 000 euros à quiconque donnerait une information permettant une arrestation.

Puis il y a les médias, qui se jettent sur cette histoire et rivalisent de titres racoleurs et de superlatifs, pour finir par affirmer, comme le fait en une le quotidien Bild, qu’il s’agit ni plus, ni moins de « la plus grande énigme criminelle de /’Histoire». Une histoire qui a mis dans l’embarras flics, scientifiques, juges et poli­tiques, et dont les médias se sont repus avec un appétit féroce, sur fond d’opinion publique oscillant entre la peur et l’incompréhension, selon les périodes.

Ici, c’est l’ADN qui se trouve au centre de tout, et il aura fallu beaucoup de temps pour que cette affaire trouve son épilogue … Tout commence le 26 mai 1993 dans la petite ville d’ldar­ Oberstein en Allemagne. C’est là que Liselotte Schlenger, une retraitée de 62 ans, est retrouvée dans son appar­tement, étranglée à l’aide d’un fil en métal. Les enquê­teurs relèvent alors plusieurs traces ADN, notamment sur une tasse de café. L’analyse de la police scientifique est sans appel, il s’agit d’un ADN féminin inconnu de leurs services. Aucune piste ne permet aux policiers de mettre la main sur la coupable, l’affaire n’avance pas et finit par être classée sans suite.

Découvrez la suite de l’article de Marc Fernandez dans le Alibi 12 : L’ADN du crime !

Alibi#12 : ADN, la preuve ultime ?
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