Apparue dans les années 1990 comme la révolution scientifique permettant d’établir avec certitude la culpabilité d’un individu, l’analyse ADN est, depuis, considérée comme la reine des preuves.
Si le public porte aux nues l’utilisation des traces d’acide désoxyribonucléique, bon nombre d’experts relativisent leur caractère irréfutable : bien que l’empreinte génétique apporte une aide essentielle à l’enquête criminelle, la méthode connaît en effet des limites.
Depuis sa découverte, cette macromolécule a permis de développer une technologie qui a engendré une dépendance exponentielle partout dans le monde, avec différentes expressions selon les pays et leur législation. Si la France encadre strictement son utilisation, les États-Unis en ont fait une sorte de graal. Une trace ADN trouvée sur une scène de crime, et voilà les agents américains qui se mettent à enquêter à charge, oubliant parfois les fondamentaux de toute investigation policière. Résultat : des erreurs judiciaires en pagaille. Heureusement, utilisé à bon escient, l’ADN contribue aussi à résoudre quantité de cold cases outre-Atlantique, les progrès de la science permettant de dénouer des affaires qui semblaient jusque-là insolubles. L’un des plus spectaculaires retournements de situation concerne le« Golden State Kil Ier», un tueur en série et violeur qui sévit en Californie dans les années 1970 et 1980, et qui fut finalement arrêté en .. . 2018, grâce à une méthode de généalogie génétique rendue possible par la multiplication des sites Internet proposant, en échange d’un échantillon de salive, de retrouver la trace de vos ancêtres. Interdite en France, cette méthode fait fureur chez les Américains et a sonné la fin de sa cavale pour Joseph De Angelo, près de quarante ans après ses premiers méfaits, « Le crime parfait n’existe plus», clame même une détective généalogiste dans le documentaire de Gabrielle Dréan et Jérémy Frey, ADN, la fin du crime ?, diffusé sur France 5 en mai 2022 (disponible en replay sur France.tv). Rien n’est moins sûr. Raison pour laquelle nous avons souhaité dans ce dossier nous intéresser à ces trois lettres devenues, au fil du temps, les stars incontestées des affaires criminelles.
<strong>Alibi#12 : ADN, la preuve ultime ?</strong>
<strong>Un dossier sur l’ADN</strong>
Portrait de David Lagercrantz connu pour la suite de Millénium, le Suédois est un homme charmant.