Le Grand soir de Gwenaël Bulteau, édition La Manufacture de livres, 282 p., 20,90 €
L’âpre premier roman de Gwenaël Bulteau, La République des faibles (prix Landernau Polar et Prix France Bleu L.:histoire en polar, entre autres), nous plongeait avec force dans le quotidien poisseux de la police lyonnaise en 1898. Avec Le Grand soir, il choisit une nouvelle fois la voie du polar historique au coeur de la Belle Époque, avec son cortège de fantômes et d’âmes damnées. En 1905, à Paris, on enterre une légende de la Commune : Louise Michel, pleurée par une foule d’ouvriers endeuillés. Parmi eux, Jeanne Desroselles, une jeune bourgeoise qui a pris fait et cause pour les luttes sociales et féministes et veut s’arracher à son milieu étroit. Hélas, elle « ignorait encore qu’elle vivait le dernier jour de son existence. » Elle disparaît, et sa famille comme la police s’accommodent assez bien de ne pas savoir ce qu’il est advenu d’elle.
Seule sa cousine Lucie veut éclaircir le mystère. Elle va donc marcher dans ses pas, se rapprocher des cercles féministes que Jeanne fréquentait. Dans une Belle Époque en ébullition, les combats pour un monde meilleur convergent. À Paris et ailleurs, des manifestations pour les droits sociaux doivent avoir lieu pour le premier mai. Le Grand Soir ? Tout le monde ne l’entend pas ainsi. Autour d’une héroïne attachante, Gwenaël Bulteau ressuscite un temps d’espoirs fous et de tragédies inutiles. Vibrant et poignant.
Une chronique de Sophie Pujas à retrouver dans Alibie#12, et bien d’autres encore
Alibi#12 : ADN, la preuve ultime ?
Un dossier sur l’ADN
Portrait de David Lagercrantz connu pour la suite de Millénium, le Suédois est un homme charmant.