Le Soldat désaccordé

Le Soldat désaccordé, de Gilles Marchand, éditions Aux forges de Vulcain, 208 p., 18 €.

Nous sommes en 1925. Jeanne Joplain, mère éplo­rée par la disparition pré­maturée de son fils Émile à Verdun en 1916, fait appel aux services d’un ancien combattant pour qu’il se mette à sa recherche sous prétexte qu’Émile « était parti trop jeune pour mourir. » Certes, comme des centaines de milliers d’autres jeunes hommes, mobilisés pour se battre contre l’ennemi allemand. Le héros, narrateur du roman, qui a perdu une main dans la bataille de la Marne, s’est spécialisé dans la recherche de disparus, car tant qu’il n’y a pas de corps, le deuil est impos­sible. Il aide aussi les veuves à réhabiliter la mémoire des soldats, comme ceux qui ont été fusillés « pour l’exemple » dans ce foutoir immonde, alors qu’ils n’avaient rien fait, à part être là, à croupir dans les tran­chées pour servir la France.
Gilles Marchand livre un polar très do­cumenté, prétexte à raconter l’horreur et les cicatrices terribles de la Grande Guerre, cette « der des der qui n’était pas la der. » Il raconte le cheminement de l’enquêteur dans une France meurtrie, où tous les déplacements sont laborieux, les fausses pistes, les témoignages de ceux qui ont peut-être connu ce soldat, ceux qui se livrent, ceux qui ont perdu la tête et qui évoquent une mystérieuse « fille de la lune »…

Une chronique d’Alice Monéger à découvrir dans #Alibi 12

Alibi#12 : ADN, la preuve ultime ?
Un dossier sur l’ADN
Portrait de David Lagercrantz connu pour la suite de Millénium, le Suédois est un homme charmant.

Découvrir