Le tueur du métro de Daegu

Kim Dae-han  décide de mettre fin à ses jours entouré de gens, en s’immolant dans un métro ! Il est l’auteur de la plus grande tuerie en Corée depuis 1982 !

Casiers et ATM endommagés par la fumée. Crédit photo : © DR

Kim Dae-han est un ancien chauffeurs de taxi au chômage de 56 ans. L’homme avait fait un AVC en 2001 et était particulièrement mécontent de la manière dont son traitement à été pris en charge. Il prépare alors sa vengeance. Dans la matinée du 18 février 2003, alors que la Corée est encore paisible, Kim Dae-han décide de se suicider. Mais il refuse de le faire seul, il veut être entouré de gens. Quoi de mieux qu’un train bondé ? Il monte à bord du métro 1079, chargé d’un sac de sport dans lequel se trouve en réalité des produites inflammable, de l’essence peut-être ou du diluant à peinture.

Alors que le train quitte la gare de Danwwoldang vers 9h53, le suicidaire tente d’allumer son sac-torche de la mort mais les passagers essaient de l’en empêcher. dans la cohue et la bataille une bouteille se renverse et s’enflamme. Le train prend feu instantanément, il entrait dans Jungangno, la gare du centre-ville de Daegu. Les passagers s’enfuient, Kim aussi alors transformée en torche humaine. C’est pourtant trop tard. Le feu s’est infiltré dans les différents couches d’aluminium du train, et déjà six wagons sont attaques par les flammes en à peine deux minutes.

Crédit photo : © 최광모 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

La catastrophe aurait pu s’arrêter là. Mais conducteur – Choi Jeong-hwan – du train n’a pas prévenu les autorités assez vite et un autre train va arriver dans la gare. Les agents de métro ne peuvent que conseiller à Choi Sang-yeol, conducteur du train 1080, d’agir avec prudence. Il arrive alors et s’arrête à coté de son congénère devenu brasier ardent, environ 4 minutes après l’arrivée de ce dernier. C’est alors que les portes du 1080 s’ouvrent pour quelques minutes seulement car on les referment dans l’immédiat pour ne pas enfumer la gare des fumées toxiques qui s’en dégageaient. Puis un détecteur d’incendie automatique bloque le système des deux trains, les empêchant de repartir.

Pendant ce temps,  Choi Sang-yeol – le conducteur du 1080 – conseille aux passagers de rester assis et de garder leur calme pendant qu’il contacte ses supérieurs. Mais le seul conseil qu’on lui donne est : « Vite, cours ailleurs. Montez… coupez le moteur et partez». Le conducteur s’enfuie en emportant les clés, effaçant toutes chances de pouvoir rouvrir les portes, car il coupe ainsi le système électrique des portes. 79 passagers sont restés prisonniers du train, et sont morts. Par ailleurs, la station du métro était mal équipée : il n’y avait pas d’extincteurs et les aérations n’étaient pas aux normes. Les fumées toxiques se sont emmagasinée dans la gare, certain voyageurs ne voyaient plus rien et ne parvenaient pas à trouver la sortie, et sont morts asphyxiés sur le quai.

Plus de 1 300 pompiers et secouristes sont intervenus et le feu lui-même a été éteint vers 13h38, mais la toxicité de l’air a empêché l’accès à la gare pendant encore au moins trois heures.
Choi Sang-yeol – le conducteur su 1080 – est resté introuvable pendant plus de 10h. On a découvert plus tard que pendant ce temps là, il avait pris contact avec des responsables de la société du métro et le passe-partout du train a été retrouvé un bureau du dépôt ferroviaire d’Ansim. Mais omissions dans les transcriptions des communications radio ont également accru les soupçons d’une tentative de dissimulation.

Crédit photo : © Excretion

Ainsi quelles furent les conséquences de l’acte suicidaire de Kim Dae-han ?

Tout d’abord, cette catastrophe a permis de révéler un profond manque de vigilance et d’anticipation lors de la construction du réseau de métro, on reproche au pays d’avoir bâclée les constructions alors que le pays était en plein essor industriel. Rien n’était aux normes. De nombreux travaux de restauration ont donc été lancé à travers le pays. Par ailleurs, le 7 août, le tribunal de district de Daegu a condamné Choi Sang-yeol, conducteur du train 1080, et Choi Jeong-hwan, conducteur du train 1079, à cinq et quatre ans de prison pour négligence criminelle.

Quant à Kim Dae-han, qui n’est pas mort des suites de son immolation, il fut reconnu coupable d’incendie volontaire et d’homicide, mais ne fut cependant pas condamner à mort comme le réclamait les familles des définis, mais à la perpétuité, en raison de l’expressions de ses remords et de son instabilité mentale évidente. Il est ensuite mort en 2004 des suite d’une maladie chronique. Le bilan humain est aussi catastrophique.

On déplora la perte de 192 personnes, et 151 blessés  à la station Jungangno. Ce jour est décrit comme la perte délibérée de vies humaines dans un seul et même accident la plus meurtrière de l’Histoire de la Corée en temps de paix depuis le dernier record d’une fusillade de masse en 1982.

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