Lutter contre l’oubli

Les enquêteurs ne referment jamais un dossier sans en avoir exploré toutes les pistes. Aujourd’hui, la police dispose d’unités spécialement formées pour tenter de résoudre ces cold cases. Depuis quelques années, les progrès de la science ont permis une amélioration spectaculaire des résultats, afin de perpétuer la mémoire criminelle.

En matière de police judiciaire, la règle est la suivante : « Plus l’affaire est grave et cause un trouble à l’ordre public, plus les moyens mis en oeuvre doivent être importants », dit Michel Faury, patron de la brigade criminelle de Paris. « Nous n’avons pratiquement aucune limite de moyens. » Cela concerne les meurtres et les assassinats, les enlèvements et les séquestrations. La plupart de ces affaires sont résolues localement, et les
mystères les plus coriaces sont envoyés, pour ceux qui dépendent de son ressort territorial, à Michel Faury et ses hommes. « Nous, on est payés pour déceler les “erreurs ”, explique-t-il. La règle, c’est que si les auteurs ont commis une erreur, on doit la retrouver et tirer les fils. Dans une enquête criminelle, on ne doit pas se contenter d’exploiter la piste qui nous semble la plus sérieuse : on est tenus d’examiner toutes les pistes, y compris celles qui ne paraissent pas intéressantes. »

« À mon sens, les dossiers criminels non résolus ne devraient jamais être classés, car je suis persuadé que l’on peut continuer d’y puiser des éléments, et qu’on peut finir par trouver la solution », estime Philippe Guichard, directeur de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP). Certaines affaires sont laissées à l’abandon avant d’être ranimées par la survenue d’une nouvelle donnée, alors que d’autres, toujours traitées par les enquêteurs, demeurent malgré tout non résolues. La Crim’ est ainsi en possession du cold case du « Grêlé », recherché pour une série de meurtres commis depuis 1986 (lire « L’énigme du Grêlé », p. 35 à 41). C’est l’affaire emblématique de la police judiciaire parisienne, sur laquelle travaille une équipe spécialisée, l’unité d’analyse criminelle et des affaires classées : « Cinquante pour cent de nos efforts en matière d’affaires non résolues sont portés sur ce cas. Ce n’est pas un dossier mort, on a eu des embellies et certaines pistes en cours d’exploitation sont intéressantes. D’ailleurs, grâce à l’ADN, nous avons pu rapprocher la première affaire de quatre autres dossiers », détaille Michel Faury.

Découvrez la suite de l’article de Julien Mucchielli dans le Alibi 1 : Les affaires non résolues !

N°1 : Les affaires non résolues
De nombreuses chroniques pour une vision globale de l’univers des histoires criminelles.

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